Kamel Gargouri
Bechir Ben Rouina
Fathi Ben Amar
Hayet Fourati
Chercheurs, Institut de l’Olivier
Originaire du Moyen Orient ou de l’Asie Mineure, l’olivier s’adapte parfaitement aux étés longs et secs du climat subtropical de cette région caractérisée par des conditions d’environnement extrêmes telles que la sécheresse et la chaleur. L’olivier est typiquement méditerranéen puisque 98 % de l’effectif mondial se localise dans cette région selon le COI (1998). Sa culture se concentre particulièrement en Espagne (167 millions d’oliviers), en Italie (125 millions), en Grèce (120 millions) et à moindre degré en Turquie (83 millions), en Syrie (75 millions), en Tunisie (70 millions) et au Portugal (50 millions). Les pays non méditerranéens détiennent 2 % de l’effectif mondial, avec près de 35 millions d’oliviers, plantés sur une surface évaluée à 250 milles hectares.
1. Culture de l’olivier
Outre son rôle environnemental indéniable, l’oléiculture tunisienne est le pilier principal de l’agriculture et ne cesse de jouer un rôle de premier plan dans la vie de la population. Elle fournit de 20 à 40 millions de journées de travail par année surtout pour la cueillette manuelle des olives et leur transformation en huile d’olive. Avec un effectif de 70 millions d’arbres peuplant 1,74 millions hectares répartis du Nord au Sud, la culture de l’olivier occupe le tiers des terres labourables du pays et plus de 80 % de celles réservées à l’arboriculture fruitière (DGPA, 2010). A l’échelle mondiale, ces chiffres représentent 16 % de la superficie oléicole (2ème après l’Espagne) et 6 % de l’effectif, classant notre pays au 6ème rang, après l’Espagne, l’Italie, la Grèce, la Turquie et la Syrie.
Un regard historique sur l’évolution des effectifs et des superficies de l’oliveraie tunisienne montre que celle-ci a évolué d’une façon progressive entre 1900 et 1956 en passant de 11 millions d’arbres occupant une surface de 275.000 ha à 27,3 millions d’arbres sur 715.000 ha. Après l’indépendance, la plantation de l’olivier a connu un essor spectaculaire pour atteindre en 1977, le chiffre de 55,2 millions d’arbres sur 1,41 millions d’ha.
Caractérisées par une conduite majoritairement en pluvial (98 % des surfaces et 93 % des effectifs), les productions d’huile d’olive se caractérisent par une grande irrégularité due à l’alternance physiologique de fructification, aggravée par les sécheresses fréquentes surtout en milieu aride. Les oliveraies irriguées n’occupent que 53.000 ha.
Selon les trois régions naturelles de la Tunisie, l’oliveraie compte (DGPA, 2010):
- au nord, 24 millions d’oliviers occupant une surface de 238.000 hectares, plantés à la densité moyenne de 100 arbres / ha,
- au centre, 29 millions d’oliviers sur une surface de 780.000 hectares, plantés à la densité moyenne de 50 arbres / ha,
- au sud, 17 millions d’oliviers plantés sur une superficie de 708.000 hectares à la densité moyenne d’environ 20 arbres / ha,
2. Culture de l’olivier de table
La culture des olives de table est concentrée dans le nord (74 % de la superficie totale) puis le centre (14,6 %) et le sud (11,4 %). Ces plantations sont constituées d’un effectif élevé des petites parcelles (totalisant une superficie globale faible de l’ordre de 5 %), mais environ 84 % des emblavures sont représentées par des parcelles de taille supérieure ou égale à 10 ha. Selon le Ministère de l’Agriculture, la superficie occupée par les olives de table est estimée à environ 24.500 ha répartie dans le tableau ci-dessous.
La production des olives de table en Tunisie est de 20.000 t lors de la compagne 2010/2011. Cette production est dominante dans la région du nord (13.370 t) puis le centre (3.930 t) et le sud (2.700 t). Elle est en baisse par rapport à la campagne précédente 2009/2010 (22.000 t). Le gouvernorat de Béja détient la production la plus élevée avec une moyenne de l’ordre de 2.550 T suivi de Ben Arous (2.500 t), puis Gafsa (2.000 t), Bizerte (1.900 t), Jendouba (1.650 t), Mannouba (1.600 t) et Nabeul (1550 t).
L'olivier béni de Dieu adulé par l'homme